Les études sur la consommation de boissons sans alcool et le Dry January (ou Défi de Janvier) sont nombreuses cette année. Le concept importé de Grande Bretagne prenant un peu plus d’importance chaque année en France. Parmi ces boissons « sans », le vin intéresse inévitablement dans un pays comme la France. Voici les grandes lignes de deux études qui lui ont été consacrées à l’automne dernier.
Commençons par l’Observatoire Chavin-CSA réalisé sur la consommation des vins sans alcool en France et sur l’intention de participation des français au Dry January 2025. L’idée était de dessiner les typologies de consommateurs du vin sans alcool en France et de donner des indications de suivi du fameux défi de janvier sans alcool.
Ainsi la Maison Chavin, référence mondiale des vins sans alcool qui a vu le jour en 2010, a missionné le CSA pour réaliser un questionnaire en ligne via le panel consommateurs Dynata qui s’est tenu du 7 au 17 octobre dernier. Il en est ressorti que 71 % des erépondants ont entendu parler du Dry January, que 19 % ont déjà participé, dont les deux tiers qui ont tenu tout le mois. 13 % ont participé une fois, 6 % ont participé plusieurs fois. 12 % envisagent de participer pour la première fois en 2025 et 29 % n’en ont jamais entendu parler.
Il a également été établi que les personnes participantes au Dry January sont plus jeunes que la moyenne de la population : 41 % ont moins de 35 ans. D’autre part si le genre n’est pas un critère, le niveau social l’est avec une surreprésentation des catégories socioprofessionnelles les plus hautes. De même qu’ils se démarquent par un mode de vie plus dynamique et une surconsommation de boissons aussi bien alcoolisées que désalcoolisées ou non alcoolisées.
En ce qui concerne les habitudes face au vin sans alcool, l’enquête montre que 25 % des Français ont déjà consommé du vin sans alcool. Que 13 % en consomment au moins une fois par an, dont la moitié au moins une fois par semaine. 6% en consomment depuis moins de deux ans. Reste de la marge puisque 75 % des Français n’ont jamais consommé de vin sans alcool.
Parmi ces consommateurs de vins sans alcool, 55 % ont moins de 35 ans (ils représentent 60 % des consommateurs réguliers de vin sans alcool), 35 % entre 18 et 24 ans, 65 % entre 25 et 34 ans, 25 % ont entre 35 et 49 ans, 12 % ont entre 50 et 64 ans et 8 % ont plus de 65 ans. 58 % sont des femmes (qui sont moins consommatrices d’energy drinks et de spiritueux sans alcool que les hommes) et 42 % sont donc des hommes.
Des consommateurs de vins classiques et de nouveaux venus
On peut aussi s’intéresser au fait que, d’après l’Observatoire Chavin-CSA, le profil des consommateurs de vin sans alcool recoupe les profils des participants au Dry January.
Mieux, ils en accentuent les traits. Ces personnes seraient des consommateurs à la fois hédonistes, attirés par un mode de vie plus sain et «flexidrinkers» mais les indicateurs qui témoignent de ces caractéristiques affichent des résultats systématiquement plus élevés : les consommateurs de vin sans alcool ont une vie sociale encore plus riche (73 %), sont encore plus sportifs (87 %)… et sont encore plus des consommateurs de vin (85 % en consomment et 25 % sont des consommateurs très réguliers).
Cela fait dire aux commanditaires de l’enquête que les vins sans alcool s’inscriraient moins dans un mode de vie privilégiant l’abstinence que dans un nouvel épicurisme adapté à la complexité de notre époque, associant consommation de boissons alcoolisées (dont le vin) et consommation de vin sans alcool. Ce qui aurait tendance à rassurer tout le monde, ou presque…
D’ailleurs, les vins sans alcool ont bien la côte dans deux catégorises décisives pour l’avenir de la consommation des boissons issues de la fermentation des raisins : les jeunes et les femmes. Les générations futures et le genre qui consomme le moins de vin avec alcool.
“L’engouement pour le Dry January ne cesse de croître d’année en année au même titre que la croissance de la consommation des vins sans alcool qui continue de grimper en France. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements. La révolution est en marche, les changements de consommation sont profonds. », constate avec enthousiasme Mathilde Boulachin, fondatrice et CEO de Chavin.
L’autre étude n’est autre que la deuxième édition du Baromètre du vin sans alcool réalisé par le cabinet Seeds pour moderato, l’un des spécialistes du vin sans alcool en France.
Ce baromètre, issu d’une enquête menée du 18 au 25 octobre dernier auprès d’un échantillon représentatif de la population française, révèle que le marché poursuit son développement et aurait même franchi un cap. Les a priori reculeraient et les Français s’approprieraient ces nouvelles boissons.
Si l’on prend le marché des boissons sans alcool au global (bières, apéritifs, vins et spiritueux sans alcool) on constate que cela concerne aujourd’hui plus de 4 Français sur 10 (41%). Parmi eux la part ne consommant pas d’alcool du tout progresse pour atteindre 13% (+2% en un an) et 44 % le font pour chercher à réduire ou stopper leur consommation d’alcool.
En ce qui concerne les motivations 62% des Français réduisent leur consommation d’alcool pour leur santé, 29% veulent éviter les effets secondaires de l’alcool et 29% pensent à leur bien-être (+ 3% en un an).
Si l’on s’en tient au vin sans alcool, si seulement un tiers des consommateurs de vin ouverts au sans alcool savent que le vin sans alcool est issu de la désalcoolisation du vin (34%), les facteurs de doute reculent.
Seulement 34% des personnes interrogées disent ne pas aimer le goût (-2%). Et la part de ceux qui considèrent que ces produits ne sont pas du vin mais du jus de raisin recule de 6% en un an à 33%.
Plus de la moitié des consommateurs de vin (53%) se disent intéressés par la consommation de vin sans alcool, ce qui montre un attrait conséquent pour une catégorie encore récente. Le profil type du consommateur potentiel de vin sans alcool est… difficile à définir en un seul portrait. Les femmes sont légèrement plus représentées que les hommes. 56% d’entre elles se disent intéressés par le vin sans alcool pour 49% des hommes. Les publics jeunes sont également réceptifs aux vins dans alcool. 61% des 18-24 ans et 59% des millenials (25-34 ans) se disent intéressés suivis de près par les 50-64 ans.
Pour ce qui est des moments de consommation, l’apéritif arrive largement en tête avec 53% des consommateurs, suivi par le dîner (40%).
« Les résultats de la deuxième vague de notre baromètre confortent ce que nous constatons lorsque nous allons à la rencontre des consommateurs. Au pays du vin, la méfiance des débuts s’évapore au profit d’une curiosité décomplexée et d’une consommation plaisir et assumée, mais nous ne devons pas les décevoir », commentent ainsi Sébastien Thomas et Fabien Marchand-Cassagne, co-fondateurs de moderato.