Packaging, degré alcoolique… ce qui change dans le vin

Le vin, fierté française, est de moins en moins consommé en France, notamment par les jeunes générations. Face à ce constat le monde du vin réagit et tente si ce n’est d’inverser la tendance, en tous les cas de stopper l’hémoragie.

C’est un fait incontestable la consommation de vin en France est en baisse depuis plusieurs décennies. En 1975, un Français consommait en moyenne 100 litres de vin par an. En 2023, cette consommation a chuté à 40 litres, soit une baisse de 60 %.
Cette baisse est due à plusieurs facteurs. Tout d’abord les Français mangent moins à table, et les repas sont moins festifs qu’auparavant. De plus, la consommation d’alcool en général est en baisse dans la population française.

Ensuite il y a la concurrence des autres boissons, la bière notamment, mais aussi les spiritueux et les boissons sans alcool gagnent en popularité. Sans oublier les préoccupations sanitaires puisqu’une consommation excessive d’alcool est associée à un certain nombre de problèmes de santé, cela dissuade de plus en plus de Français de boire du vin.

Ainsi les professionnels du secteur tentent, malgré la législation sévère en France sur la promotion des boissons alcoolisées, de présenter le vin comme une boisson facile à aborder, pour une consommation plaisir et de partage. Pour cela les vignerons mettent désormais plus en avant les qualités gustatives et organoleptiques de leurs vins que l’aspect « technique ». Ils proposent également une gamme plus large de vins, afin de répondre aux différentes attentes des consommateurs et repensent le packaging avec des étiquettes plus modernes, et optent même parfois pour la boite boisson.

Les étiquettes des bouteilles de vin ont toujours été un élément important de l’expérience vinicole. Elles transmettent des informations cruciales sur le vin, son producteur, son origine et même son histoire, sans oublier les indications légales comme la teneur en alcool. Pour répondre à l’évolution sociétale, l’étiquette est incontestablement le changement le plus simple a mettre en place.

C’est ainsi qu’au fil des ans, ces étiquettes ont subi une évolution significative pour mieux séduire les amateurs de vin. Lorsqu’on pense aux étiquettes de vin, l’image classique d’une étiquette en papier texturé avec une typographie élégante et des armoiries de la cave nous vient à l’esprit. La tradition a toujours joué un rôle essentiel dans l’industrie vinicole, et cela se reflète dans les étiquettes. Même aujourd’hui, de nombreuses caves et domaines familiaux continuent de privilégier des étiquettes élégantes et classiques, s’inspirant des pratiques ancestrales.

Innovation et créativité

Cependant, au cours des dernières années, une nouvelle tendance a émergé : l’innovation et la créativité. De nombreux producteurs de vin ont commencé à repenser leurs étiquettes pour se démarquer sur un marché de plus en plus concurrentiel. Cela a conduit à une explosion de designs, de couleurs, de matériaux et de concepts.

C’est ainsi que l’on constate aussi la montée en puissance de la durabilité. Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de l’environnement, ce qui pousse de nombreuses caves à opter pour des étiquettes éco-responsables. On assiste à l’utilisation de matériaux recyclables, d’encres biodégradables et à la réduction des emballages superflus.

Les avancées technologiques ont également trouvé leur place sur les étiquettes des bouteilles de vin. Les QR codes sont de plus en plus courants, permettant aux consommateurs de scanner l’étiquette pour obtenir des informations détaillées sur le vin, des recommandations d’accords mets-vins, voire des visites virtuelles de la cave.

Les étiquettes sont devenues un moyen d’exprimer l’identité du vin et du producteur. Certains utilisent des illustrations originales, des anecdotes historiques ou des récits personnels pour raconter l’histoire de leur vin. Cela a pour but de créer un lien émotionnel entre le consommateur et le produit.

Cette évolution des étiquettes des bouteilles de vin reflète la dynamique du marché viticole moderne qui se doit de réagir. Tradition et innovation coexistent pour répondre aux attentes des consommateurs tout en honorant l’héritage de la viticulture française. L’avenir des étiquettes de vin est prometteur, avec toujours plus de créativité, de durabilité et d’interactivité.

Alcool, la quête de l’équilibre

Au delà de son packaging le monde du vin a connu une transformation progressive au cours des dernières décennies, avec une demande croissante pour des vins à teneur moins élevée en alcool. Cette tendance est le reflet des évolutions dans les préférences des consommateurs et des pratiques viticoles, mais aussi d’une volonté de promouvoir une consommation de vin plus légère et équilibrée.

La popularité croissante des vins à faible teneur en alcool peut être attribuée à plusieurs facteurs. Tout d’abord, les consommateurs sont de plus en plus attentifs à leur santé et à leur bien-être. Les vins à faible teneur en alcool offrent une alternative pour ceux qui souhaitent savourer un verre de vin sans les effets potentiels de l’alcool en excès.

Pour produire des vins à faible teneur en alcool, les viticulteurs et les oenologues ont dû repenser leurs méthodes de culture de la vigne et de vinification. Les pratiques de viticulture durable, la récolte précoce des raisins et la maîtrise de la fermentation sont autant de techniques employées pour réduire la teneur en alcool tout en préservant la qualité et la saveur du vin.

La montée en puissance des vins naturels et biologiques

Les vins naturels et biologiques sont devenus un choix privilégié pour ceux qui recherchent des vins à faible teneur en alcool. D’autant plus que ces vins mettent l’accent sur des pratiques respectueuses de l’environnement et minimisent l’utilisation d’additifs.

Les producteurs de vin explorent de nouvelles variétés de cépages et créent des assemblages innovants pour produire des vins légers en alcool sans compromettre la complexité et la profondeur des saveurs. Des cépages tels que le Gamay et le Cinsault, gagnent ainsi en popularité pour leur faible teneur en alcool naturelle.

Les vins à faible teneur en alcool sont une recherche constante d’équilibre. Les producteurs s’efforcent de maintenir l’harmonie entre le fruité, l’acidité, et la teneur en alcool, pour obtenir ainsi des vins frais, élégants et adaptés à une grande variété de plats. Cette tendance a ainsi le mérite d’enrichir le monde du vin.

Notre sélection de vin d’étiquettes… 

Nous avons eu l’occasion de découvrir au fil de nos visites dans les vignobles, sur les salons, quelques vins qui ont su retenir notre attention. Tout d’abord par leur étiquette, ensuite car ils s’avéraient réussis dans leur style, voir étonnants, comme le petit dernier de la sélection. 

Glou Glou 2021 Château Saint-Barbe
Vin rouge de Bordeaux 100% Merlot, fruité facile à boire servi assez frais. 30 euros le carton de 6.

A La Fraiche, Vins Pauline Lapierre
Bordeaux Clairet avec de jolies notes de fruits rouges, gourmand à souhait, à boire frais. 9 euros.

Mazette de Mazeris Bellevue 2019 
Canon Fronsac rouge, levures indigènes issues des parcelles, aucun intrant ni filtration pendant la vinification. Léger, fruité. 15 euros.

C’est la Vie Château Malbat 
Bordeaux rouge 100% Merlot, ample, souple, fruits noirs, pour une cote de boeuf. 13 euros.

Toi t’as pas fait Bordeaux Sup ! 2019 Caves de Rauzan
Bordeaux Supérieur AOC rouge, pour accompagner une viande rouge ou frais à l’apéro. Environ 8 euros.

Wine In Progress 2019, Château Saincrit
Bordeaux supérieur rouge 100% merlot à la bouche ample, souple, du fruit et de la fraicheur. 12 euros.

Juste un Nuage 2022 (Adrien & Thomas Novoa) Vignoble Gabriel & Co
Un Bordeaux rouge à faible teneur en alcool (9%) à la bouche légère, avec un joli fruit, une belle finale. Un vin de plaisir. 9 euros.

Côtes du Rhône Villages Visan Rouge 2021, Les Grandes Serres
Assemblage de Syrah (95%) et de Grenache, un rouge généreux, croquant, fruité et d’une grande fraîcheur. 15 euros.

Le Petit Boisson Rouge 2022. Domaine Boisson
Un Côtes du Rhône rouge, levures indigènes, sans sulfites, plein de fruits rouges, de la griotte, de la fraise, la violette du terroir une touche de réglisse. 11 euros

Petite Abeille, Domaine de Piéblanc
Un vin blanc bio en IGP Vaucluse, assemblage de Grenache blanc, Viognier, Roussanne élevé en fûts de chêne pendant 6 mois, avec une belle rondeur, des notes toastées et une belle fraîcheur. 10 euros.

Rosé Gléon 2022, Château Gléon
Un rosé de saignée Corbières AOP, certifié bio, à la bouche charnue, aux arômes d’agrumes subtils et tout en fraicheur. Pour les apéritifs, sur des tapas. 12,20 euros.

Le Marcel Gris de Gris Rural Couture, Paul Mas
Un IGP Pays d’Oc 100% Grenache avec différentes versions d’étiquettes. En bouche c’est un bon équilibre entre fraicheur et caractère, pour l’apéro, charcuterie, volailles, cuisine épicée. 9 euros.

Le Coeur Gros 2022, Berticot
Un vin rouge en Côtes de Duras, avec une bouche suave, tenue par des tanins souple, avec un beau fruit. 14 euros.

CAN, Bordeaux Families
Une innovation baptisée Wine Seltzer, un mélange de vin blanc ou rosé, d’eau pétillante et d’infusions naturelles de fruits tropicaux, à faible teneur en alcool (5,5% seulement). 2 euros.