En cette période d’abstinence de consommation de boisson alcoolisée pour certain, faisons un petit point sur les offres qui permettent de trinquer sans degrés, mais avec des saveurs autres que celles de l’eau, des thés glacés et autres sodas.
Il semblerait que le « Dry January », cette pratique qui nous viens bien sûr de l’autre côté de la Manche, soit un peu en perte de vitesse effective en ce début janvier en France. Il n’en reste pas moins qu’en 2022, selon un sondage BVA, 35% des Français avaient émis l’intention de participer.
Une autre étude réalisée par l’ Ifop réalisée du 9 au 11 novembre dernier en ligne pour Freixenet-Gratien donnait un tiers des Français envisageant de suivre le mois d’abstinence. Une tendance surtout chez les jeunes consommateurs. Chez les 18-24 ans 40% annoncent être partants, 36% chez les 25-34 ans, on descend à 30% pour les 35-49 ans, à 13% chez les 50-64 ans avant de remonter à 25% pour les 65 ans et plus. Parmi les réfractaires, 49% des répondants, ce sont les hommes dans les tranches d’âge les plus élevées qui dominent.
Alors pour tous ceux qui sont tentés par l’expérience, quelles solutions s’offrent à eux lors des moments de convivialité comme l’apéritif ou une soirée entre amis ?
Une des plus anciennes est certainement le fameux « vin sans alcool », avec des bulles pour être festif, mais aussi plus souvent réussi que les versions tranquilles.
Alors pas le Champomy des minots, mais plutôt des produits comme le Festillant Cuvée Blanche, version désalcoolisée du Cava de Freixenet justement. 3,95 euros.
On trouve également chez Jaillance, producteur de la Clairette de Die Tradition, les Bulles de Muscat, un vin pétillant naturellement doux et fruité, sans arômes artificiels, à base de jus de Muscat. 4,50 euros.
Spécialiste du sans alcool depuis près de 30 ans, D’Artigny de la maison girondine Bardinet propose aussi des vins pétillants sans alcool, dont la Cuvée Prestige, une boisson 100% chardonnay à base de vin désalcoolisé, de mout de raisin, avec un peu d’acide ascorbique (Vitamine C) et quelque arôme naturel. 4.50 euros.
Mais l’une des grandes tendances actuelles réside dans les véritables créations de produits, avec des recettes ne cherchant pas à copier des vins où des spiritueux existants.
On trouve ainsi Seedlip, une boisson obtenue à partir d’un processus de macération, distillation, filtration et d’assemblage. Née en 2014 la marque propose aujourd’hui trois références: Spice 94 à base de cardamome, baies de poivre, pamplemousse, chêne américain, écorce de cascarille, citron. Epicé comme son nom l’indique.
Garden 108, qui joue la carte végétale avec l’usage de petits pois, de houblon, de foin, de romarin, de thym et de menthe.
Et Grove 42, qui mets en avant les agrumes en utilisant l’orange amère, la mandarine, l’orange sanguine, le gingembre, la citronnelle et le citron.
Se consomme accompagné de tonic, d’eau gazeuse ou de soda au gingembre(beer ou ale) ou en cocktails (recettes proposées sur le site de la marque). 29 euros les 70cl.
Chez William Grant & Sons on a créé Atopia Spiced Citrus, un mélange de plantes et d’agrumes distillé selon les codes des spiritueux traditionnels. Côté saveurs c’est un mix entre les botaniques et les agrumes. Se consomme également accompagné d’un tonic ou en cocktail (carte sur le site de la marque). 29 euros les 50cl.
Dans cet esprit mixologie nous trouvons les versions sans alcool de certains spiritueux. Le gin a notamment été l’un des précurseurs. Ainsi pouvons nous présenter Botaniets Gin The Original, un vrai 0.0% obtenu par distillation de plantes (baies de genièvre, cœurs de cardamome, romarin frais et zestes d’agrumes siciliens), ainsi qu’un mélange de 9 plantes pour une recette sur les notes herbacées.
La gamme s’est étoffée avec Botaniets Ginger-Yuzu. Distillé avec du gingembre frais et des écorces de Yuzu japonais provenant de l’agriculture biologique, avec de fait des notes d’agrumes et une touche épicée. A boire avec du tonie ou en cocktail. 32,95 euros les 50cl.
La marque Niets a également développé Havaniets. Un rhum vieilli en barrique à 0.0% alcool. On retrouve les arômes de vanille, les saveurs boisées du rhum ainsi qu’une petite touche de café. Fort d’une médaille d’argent au European Spirits Challenge 2022 ce produit ne se consommera pas pur comme un rhum vieux (décevant), mais s’accordera bien en cocktails à découvrir sur le site de la marque. 32,95 euros les 50cl.
Autre vogue, les Ready To Dink, les RTD pour les plus au fait, des cocktails prêt à boire. Bien sûr ils se déclinent aujourd’hui en version sans alcool. Nous avons déjà présenté ici un des leaders, Lyre’s, qui voit arriver toujours plus de concurrents. Comme JNPR la marque de spiritueux sans alcool, qui poursuit son développement avec CKTL, un format 180 ml, pour des cocktails en édition limitée à base de ses spiritueux sans alcool.
Le premier cocktail de cette édition limitée est un Moscow Mule, réalisé avec Flavio Angiolillo, un bartender réputé. La recette contient JNPR n°2, le spiritueux sans sucre et sans alcool de la marque, à base de gingembre et de poivre, du Citron vert et une Ginger beer peu sucrée. Disponible à 19,90 euros le pack de 6 sur le site de JNPR Spirits.
Petite remarque concernant ces nouvelles boissons ou cocktails sans alcool, ceux-ci ne se conservent pas comme des spiritueux. Il ne se gardent que quelques jours (48 heures c’est bien) et au réfrigérateur. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, Matthias Giroud, bartender créateur avec Mélinda Guérin White de L’Alchimiste (Boulogne Billancourt), travaille avec talent les recettes « sans alcool ».
C’est par exemple Rouge Passion (Cordial hibiscus/myrtille artisanal, infusion à froid de menthe sauvage, purée de fruit de la passion, Jus de cranberry Caraïbos) ou Five (Martini Floreale, Feuille de Shiso, Cordial rue berry Paragon, Verjus Bourgoin, Soda maison bois muira puama, sirop d’agave). L’Alchimiste propose ces recettes individuellement (20 euros les 50cl) ou en coffret de 3x20cl (44 euros).
De son côté Venezzio le spécialiste du premix à l’italienne sans alcool encourage à l’Aperitivo se diversifie aussi avec son Spritz sans alcool déjà prêt et dosé. On peut le twister avec des rondelles d’orange ou encore du romarin. 3.25 euros en pack de 4X20cl.
D’autres boissons se placent aussi sur le marché du sans alcool. C’est le cas du cidre, avec la marque Sassy qui présente cette année son Cidre Bio 0,0%. On y retrouve les saveurs de la pomme, les tanins du cidre et une sympathique acidité. 2,25 euros les 27.5cl.
Bien entendu l’une des premières boissons alcoolisées a avoir joué la carte du sans alcool (pas vraiment avec réussite au départ…) n’est autre que la bière. Les grandes marques sortent désormais leurs versions O.O%. Parmi les récentes citons Corona, une des marques les plus connues au monde, propose Corona Cero. Sortie en mai 2022, brassée avec 100% d’ingrédients d’origine naturelle, elle est vraiment très proche de sa version classique déjà très légère. 6,99 euros le pack de 6x33cl.
Les brasseries artisanales ne sont pas en reste et nombreuses se sont lancées sur ce marché porteur, avec des bières sans alcool ou à très bas degré alcoolique. Edmond a été un des précurseurs en France et ne fait que ce type de bière avec talent. On citera également chez les Français la brasserie La Débauche avec des bières savoureuses, De Sutter avec sa A la Cool, mais aussi Athletics Brewing, Brewdog, Brooklin Beer, Brlo, etc.. pour les étrangers.
Même la brasserie belge d’Achouffe réputée pour sa bière puissante La Chouffe s’est prêtée au jeu. Elle vient juste de sortir sa Chouffe sans alcool. Une bière blonde douce en bouche qui met en avant les saveurs de céréales. Disponible en pack de 4x33cl en GMS et en bouteille 33cl seule en exclusivité chez Monoprix.
Les Parisiens peuvent trouver nombre de références de boissons sans alcool Au Paon qui Boit (61 rue de Meaux, Paris XIXe) la première cave entièrement sans alcool. Nous l’avons testée durant l’événement ParisLocal en novembre dernier, l’offre est très large et, pour nombre de produits, qualitative. Nous y avons découvert L’Epineuse, une boisson 100% jus de figue de barbarie. Ajoutée à un vin blanc de blancs effervescent sans alcool, cela nous a permis de déguster un kir très original et savoureux !
Pour conclure, dans l’enquête réalisée pour Freixenet Gratien concernant les personnes désireuses de suivre le Dry January, ces dernières se sont déclarer préférer, sans surprise pour nous, les cocktails sans alcool (49 %), puis la bière sans alcool (37 %) et enfin les vins effervescents (22 %).