En Vallée du Rhône, plus précisément à Châteauneuf-du-Pape dans le Vaucluse, se trouve la maison de vins Les Grandes Serres qui vinifie et élève des vins d’appellation Châteauneuf-du-Pape, Gigondas, Vacqueyras et Côtes-du-Rhône.
Nous avons eu la chance de partager un déjeuner accords mets/vins avec Samuel Montgermont, vinificateur de la maison, au restaurant Macéo à Paris.
Breton, juriste de formation, rockeur de passion, l’homme n’avait que peu de chances à priori d’élever des vins au pied des dentelles de Montmirail dans la vallée du Rhône méridionale.
Et pourtant le garçon, au regard bleu comme le ciel de sa région d’adoption, chargé depuis 2011 par la famille bourguignonne Picard de développer sa filiale Grandes Serres, s’en débrouille fort bien !
Si les vins sont réalisés sans ajouts de sulfites, Samuel Montgermont ne souhaite pas pour autant le mettre trop en avant. « Sur nos parcelles, à notre latitude, avec le mistral qui sèche bien, nous sommes privilégiés par rapport à d’autres », aime-t-il souligner.
Il n’empêche que pour certains d’entre nous ce sera une raison supplémentaire d’achat, d’autant que la qualité du vin n’en souffre aucunement, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas chez ceux qui le clament haut et fort…
Cette petite présentation faite, voici les coups de coeur que nous avons eu durant ce très bon déjeuner:
Le Côtes du Rhône AOC 2012 Bistrot, 100% Viognier, réalisé à partir d’une sélection de différents terroirs au sol argilo-calcaire. Cette version méridionale du Viognier est surprenante. S’il a su conserver sa typicité aromatique (floral et fruité avec des notes de miel) et sa rondeur en bouche, il y a également gagné une belle fraîcheur. Un blanc plaisir à 6,60 euros départ propriété que l’on a pu apprécier en apéritif.
Le Beaumes de Venise Rocca Luna 2012 a su lui aussi nous émouvoir les papilles. Ce rouge issu d’un vignoble au sud-est des Dentelles de Montmirail, sur des sols argilo-calcaires à l’abri des tourments du mistral, est un assemblage de Grenache, Syrah et Mourvèdre.
Au nez la générosité est au rendez-vous, sur les fruits rouges. En bouche le plaisir passe par la rondeur et la souplesse, rehaussées de tanins joliment maitrisés ! Du bonheur à 9,25 euros (départ propriété) qui viendra enchanter des côtes d’agneau aux herbes de Provence bien sûr !
Toujours en assemblage de Grenache, Syrah et Mourvèdre, en vendange manuelle triée à la parcelle, sur une sélection des 4 terroirs majeurs de l’appellation (grès rouge, sable, calcaire et galets roulés) le Chateauneuf-du-Pape 2011 La Cour des Papes impose sa marque.
Le nez offre une farandole de fruits rouges, ponctuée de notes épicées avec un soupçon animal. En bouche la bête ne cache pas son origine. Mais la puissance vient rapidement se lover en une rondeur bien encadrée de tanins habillés de soie. Et le plaisir s’attarde sur les épices et une petite note de réglisse. 26,20 euros (départ propriété) à savourer sur une belle pièce de boeuf, à conserver en cave pour en profiter pleinement (5 à 6 ans).
Notons que Samuel Montgermont ne se contente pas de vinifier de beaux vins. Il a également été à l’origine des très belles étiquettes des bouteilles et vient de se rapprocher de la sympathique cave coopérative de Cairanne. Celle-ci a connu quelques déboires comptables dernièrement et mérite bien un coup de main pour repartir de plus belle.
Pour plus d’informations sur ces vins et savoir où les trouver, voir le site des Grandes Serres.