L’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique, plus communément baptisée Agence Bio, groupement d’intérêt public de promotion de l’agriculture biologique en France vient de voir son arrêt de mort validé par le Sénat dans le cadre de la loi de finances pour une économie de 3 millions d’euros par an.

Il est bien loin le temps de l’après COVID où il fallait se ressaisir, jouer la carte locale, nature, saine et Bio pour tous batifoler dans un monde meilleur !

Les Français se sont de nouveau rué sur les avions pour aller au bout du monde ou au coin du pays et la consommation de produits Bio s’est affaisser comme un vulgaire bouffé sorti un peu tôt du four.

Il faut dire, après le quoi qu’il en coûte et les velléités dominatrices de Poutine, le taux de remplissage du porte-monnaie a poussé à devoir choisir entre le vol Ryanair pour la Croatie à 39 balles où le kilo de Brocoli à 6,60 (prix constaté ce jour dans un Biocoop)… Surtout qu’après il faut de l’énergie pour le cuire…

Résultat l’agriculture biologique s’offre une crise de la consommation sans précédent depuis trois ans, malgré nombre de lois votées (mais pas toujours appliquées…) pour imposer une part de Bio dans l’alimentation des Français. En restauration collective notamment.

Bref devant cette mauvaise passe les différents acteurs de la filière se sont mis au boulot avec le gouvernement et l’Agence Bio pour essayer de trouver les moyens de mettre en place une relance de la demande.

Mais voilà, le gouvernement Bayrou doit faire des économies, plaire à droite toutes et pas trop déplaire à gauche, alors il décide de se débarrasser de l’un des acteurs principaux de lutte ! 

En effet, celui-ci a donné son accord de bienveillance, dit « avis de sagesse », à l’adoption d’un amendement visant à supprimer l’Agence française de promotion et de développement de l’agriculture biologique.

Pour rappel celle-ci est totalement impliquée dans le programme Ambition Bio lancé en grandes pompes lors du dernier salon de l’agriculture par Marc Fesneau, alors ministre de l’Agriculture et membre du Modem… Mieux, lors du lancement du programme le renouvellement pour 5 ans de l’Agence Bio avait été acté…

« On peut dire que ce gouvernement a le sens du timing et de la cohérence politique. Venir nous expliquer en pleine crise de la bio qu’il faut supprimer l’acteur chargé de promouvoir nos produits c’est pour le moins osé. Depuis trois ans, nous avions l’impression d’être rentrés dans un processus collaboratif de recherche de solutions qui vient d’être mis à terre », s’inquiète Philippe Camburet, Président de la FNAB (Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique).

« Depuis 8 ans, on nous aura tout fait. On nous met des objectifs de bio en resto’co que personne ne respecte, on supprime l’aide au maintien parce que le marché doit nous rémunérer, puis on a recours à des aides d’urgence ad hoc parce que le marché s’est écroulé, on navigue à vue, c’est du grand n’importe quoi », poursuit quelque peu énervé Philippe Camburet.

La FNAB en profite pour rappeler que l’agriculture biologique représente déjà plus de 15% des fermes françaises, et que les acteurs institutionnels ainsi que les chercheurs la considèrent comme étant le seul modèle ayant fait ses preuves pour la protection de l’eau potable, de la santé des sols et part conséquent de la santé publique.