Fini de balancer la nourriture à la poubelle sans broncher. Les restaurants français ont désormais leur propre label pour prouver qu’ils font des efforts contre le gaspillage alimentaire.
C’est le ministère de la Transition écologique qui lance l’offensive, avec l’aide d’AFNOR. Et franchement, il était temps : chaque année, la France jette près de 9 millions de tonnes de nourriture. Oui, on a bien lu. Ça fait 129 kilos par personne qu’on balance direct aux ordures. Sur ce gâchis monumental, la restauration représente à elle seule 17 % du total en 2022. Pas franchement de quoi être fier.
Mais voilà, les choses bougent. Après avoir ciblé la grande distribution en 2023 (147 établissements déjà labellisés), c’est maintenant au tour des restos – qu’ils soient collectifs ou commerciaux – de pouvoir afficher leur bonne conduite. Le principe ? Un label national qui récompense ceux qui font vraiment le job.
Deux référentiels tout frais viennent de sortir (les AFNOR Spec 2304 et 2316, pour les fans de jargon technique). Concrètement, ce sont des guides ultra-précis qui définissent ce qu’on attend d’un resto anti-gaspi : combien de grammes gaspillés par couvert, quelles bonnes pratiques mises en place, quelle politique d’achat, etc.
Le système fonctionne avec trois niveaux – 1, 2 ou 3 étoiles selon les efforts fournis. Le label est valable trois ans et concerne un seul établissement à la fois. Pas question de tricher : ce sont des organismes certificateurs agréés qui font les évaluations. La transparence avant tout.
Cette initiative n’arrive pas par hasard. La loi AGEC a fixé des objectifs ambitieux : réduire de 50 % le gaspillage alimentaire d’ici 2025 pour la distribution et la restauration collective (par rapport à 2015), puis de 50 % d’ici 2030 pour tout le reste – production, transformation, restauration commerciale et consommation des ménages.
Le label s’inscrit dans un mouvement plus large. Depuis quelques semaines, il y a aussi le label Marché durable, créé par le MIN de Rungis pour les marchés de gros qui font attention à leur impact écologique.
Les professionnels vraiment motivés peuvent rejoindre la commission de normalisation AFNOR ANTI-GASPI. L’enjeu dépasse même nos frontières : le référentiel français pourrait inspirer une future norme internationale, l’ISO 20001.
Bref, le message est clair : jeter de la nourriture, ce n’est plus une option. Et maintenant, les restos qui font bien les choses peuvent enfin le faire savoir.











