Diam Bouchage a inauguré le 17 juillet une plantation expérimentale de chênes-lièges sur le site de Mas Valette à Passa, dans les Pyrénées-Orientales. Cette initiative s’inscrit dans une démarche de sécurisation de l’approvisionnement et de préservation de la filière liège française.

La cérémonie de plantation s’est déroulée en présence de Clara Thomas, sous-préfète de l’arrondissement de Céret, et d’Hermeline Malherbe, présidente du conseil départemental des Pyrénées-Orientales. Cette suberaie (nom donnée à une forêt de chêne-liège) expérimentale accueillera 3 600 arbres sur 8 hectares, destinés à terme à la production de bouchons Diam.

Le projet se distingue par son approche innovante : conduite en monoculture avec une irrigation réduite, la plantation nécessite huit fois moins d’eau que les cultures fruitières traditionnelles comme la nectarine. Un quart des besoins hydriques sera couvert par la récupération d’eau de pluie hivernale.

L’entreprise explore également la possibilité d’associer d’autres cultures au pied des chênes pour optimiser l’utilisation de l’espace et renforcer l’intérêt économique du projet.

Cette plantation répond à plusieurs défis. Sur le plan environnemental, elle contribue au renforcement du couvert végétal du Roussillon et à la lutte contre les incendies, les suberaies entretenues facilitant les interventions des services de secours. Les chênes-lièges, qui ne sont jamais abattus, constituent par ailleurs des puits de carbone durables.

L’initiative s’inscrit aussi dans une logique de circuit court, permettant de proposer un liège local aux domaines viticoles de la région. Elle servira également d’outil pédagogique pour promouvoir la culture du chêne-liège.

Cette plantation intervient dans un contexte encourageant pour la filière liège des Pyrénées-Orientales. Après plusieurs années difficiles marquées par la sécheresse de 2023, la levée de liège prévue pour 2025 s’annonce prometteuse avec 200 tonnes espérées, un record depuis dix ans selon l’Institut Méditerranéen du Liège.

Renaud Piazzetta, directeur de l’institut, souligne que « la saison 2025 démarre sous de bons auspices » après l’impossibilité de planter en 2024 pour préserver les arbres déjà fragilisés par le manque d’eau.

Parallèlement à cette plantation, Diam Bouchage a financé cette année, en partenariat avec l’ASL Suberaie Catalane et l’Institut Méditerranéen du Liège, l’extraction de 50 tonnes de liège mâle. Cette opération, inédite dans la région, concerne un liège non utilisable pour la production de bouchons mais essentiel pour l’entretien des suberaies.

« Lever ce liège peu attractif est un acte de mécénat pour la filière », explique Eric Feunteun, directeur général de Diam Bouchage. Cette intervention permet de débroussailler les parcelles et de préparer des récoltes plus abondantes dans 10 à 15 ans.

L’entreprise, qui consomme environ 15% des 190 000 tonnes de liège produites annuellement dans le monde, maintient par ailleurs ses contrats d’approvisionnement avec les producteurs locaux du Var, de Corse et du Roussillon, affirmant sa position de premier acheteur de liège français. Chaque année Diam Bouchage produit 2 milliards de bouchons, dont 55 millions en liège de France. Division bouchon du groupe français Oeneo, leader mondial des bouchons technologiques en liège, l’entreprise est également l’inventeur du bouchon « sans goût de bouchon », et a développé le procédé Diamant qui garantit le neutralité organoleptique du bouchon en liège.