Selon une enquête, commandée par la Fédération des Entrepreneurs de Boulangerie (FEB) auprès de l’IFOP, la galette des rois est une tradition incontournable pour plus de 9 Français sur 10. Voici comment cette pâtisserie est perçue et consommée aujourd’hui.
Alors que l’année s’achève et que janvier commence, s’annonce l’une des traditions les plus ancrées du patrimoine culinaire français : la galette des rois.
Symbole de l’Épiphanie, cette pâtisserie historique et consommée selon des coutumes bien établies, va satisfaire petits et grands durant tout un mois au moins. La galette des rois est en effet synonyme de moments de partage et de convivialité à travers tout le pays.
«La galette des rois, dégustée à l’occasion de l’Épiphanie, est bien plus qu’une simple pâtisserie, c’est un grand rendez-vous pour les Français. Célébrer la nouvelle année en partageant la galette des rois est un plaisir accessible, renforçant le lien social et familial autour de cette tradition gourmande », rapporte Paul Boivin, délégué général, FEB.
Les données de l’enquête commandée à l’IFOP par la FEB montrent la galette des rois est un incontournable puisque 47 % des Français en consomment plusieurs fois au cours du mois de janvier, confirmant son statut de plaisir récurrent.
Au moment de choisir leur galette des rois, 40 % des Français privilégient le goût comme critère principal, tandis que 25 % considèrent le prix comme un facteur important. Preuve que la qualité gustative reste un plaisir à partager et que le coût est secondaire, même en ces temps compliqués.
A ce propos la traditionnelle galette à la frangipane reste la préférée. 73 % des consommateurs privilégient cette recette pour célébrer l’Épiphanie. Toutefois, les autres variantes ne sont pas en reste : pommes et brioches sont également appréciées, et dégustées chacune par 13 % des Français. Cette diversité dans les choix témoigne de l’attachement des Français à cette tradition, les galettes frangipanes sont consommées plusieurs fois au mois de Janvier (82% pour ceux qui en dégustent plus de 3 fois) alors que les amateurs ponctuels s’offrent des saveurs et des textures différentes ( 20% d’entre eux préfèrent une base brioche)
On notera aussi qu’une bonne moitié des Français qui fêtent l’Epiphanie achètent leur galette dans une boulangerie / pâtisserie (51%). Un tiers préférant le supermarché (34%). Sans surprise les plus âgés et les plus aisés privilégient la boulangerie (57% des plus de 65 ans, 67% des plus aisés).
Cette segmentation est très certainement liée au prix de la galette : il s’agit d’un critère décisif pour 58% des plus précaires (contre 45% en moyenne), soit près du double des plus hauts revenus, même si le goût arrive en première position quelle que soit le niveau de vie (65% en moyenne).
Le fait de pouvoir trouver la galette des rois en boulangeries et en supermarchés, assure que chacun puisse perpétuer la tradition de l’Épiphanie, sans difficulté, avec des produits de qualité, fabriqués par des hommes et des femmes dont la différence se remarque par la taille du pétrin, il y a toujours une galette des rois à portée de main.
Puisqu’il est question de conjoncture, rappelons que l’Epiphanie est un rendez-vous économique incontournable pour la profession des boulangers/pâtissiers d’autant plus qu’aujourd’hui elle doit faire face à l’inflation.
En effet, le prix des matières premières s’est envolé, avec plus de 6 725 euros/tonne, la cotation française du beurre Atla (Association Technique des Laitiers et Agriculteurs) en semaine 28 dépassait de près de 40 % son niveau d’un an plus tôt et retrouvait des niveaux qui n’avaient plus été vus depuis octobre 2022.
Les préoccupations des boulangers, viennoisiers et pâtissiers sont doubles: la pénurie de beurre apparaît comme une menace, et les adhérents de la FEB ne peuvent plus assumer seuls l’augmentation des matières premières et cela à une répercussion sur les prix.
Alors pour soutenir la profession, continuons de célébrer la tradition, fêtons avec gourmandise et nombre de galette cette Epiphanie !
La galette des rois, païenne avant d’être chrétienne, et républicaine !
Véritable symbole de la culture et des traditions françaises, la galette des rois a pour origine les Saturnales romaines, des fêtes païennes en l’honneur du dieu Saturne où un esclave était choisi comme roi fictif. Celui-ci pouvait alors disposer du pouvoir d’exaucer tous ses désirs pendant la journée (même donner des ordres à son maître !) avant de retrouver son statut d’esclave. Précisons que durant les Saturnales faire guerre, exécuter un criminel et même exercer un autre art que celui de la cuisine était proscrit.
Ce n’est que bien plus tard que la tradition chrétienne s’en est emparée pour célébrer la visite des Rois Mages à l’Enfant Jésus.
Mais dans les deux ças, au moment de la dégustation de la galette, une fève est cachée à l’intérieur, et celui qui la trouve devient le roi ou la reine du jour. Cette personne doit alors porter une couronne en papier doré et choisir son ou sa partenaire en désignant quelqu’un comme roi ou reine.
De même la coutume veut que l’un des plus jeunes convives se glisse sous la table pour désigner au hasard les parts de galette, garantissant une distribution équitable et sans favoritisme.
Enfin, pour l’anecdote, lors de la dégustation de la galette des rois à l’Elysée, il n‘y a pas de fève dans la galette car il n’y pas de place pour un roi dans le plus haut lieu de la République en France…