A Ambierle, au Nord-Ouest de Roanne, se trouve le Domaine de La Bénisson-Dieu. Ses nouveaux propriétaires y proposent un vin blanc original qui va bientôt avoir son heure de gloire, la Grange de La Bénisson-Dieu. C’est notre Bouteille du WE.
Le 8 décembre prochain, lendemain de la réouverture de Notre Dame de Paris au public, se tiendra la première messe publique depuis le terrible incendie qui ravagea la cathédrale en avril 2019. Et à cette occasion le vin de messe sera justement la cuvée Grange de La Bénisson-Dieu, un vin blanc du domaine de La Bénisson-Dieu.
Un domaine de 2,6 ha repris par Régis et Aude-Reine Anouil à l’été 2019 à Ambierle, sur les Monts de la Madeleine, en appellation Côte Roannaise, dans le département de la Loire (42).
Ces « néovignerons », après une première vie en région parisienne, ont choisi une voie radicale en matière d’agronomie pour leur domaine certifié en Bio : non-labour, agroforesterie (plantation de nombreux arbres au cœur de leurs parcelles) et phytothérapie (extraits et purins de plantes pour soigner les vignes, cuivre et soufre a minima dans les vignes). L’objectif étant de renforcer la vie dans les sols. Une nouvelle parcelle a été plantée mais l’ambition est de ne pas dépasser les 4 hectares, surface maximale pour qu’ils puissent la travailler à la main.
Les vendanges sont en effet manuelles et pour aller jusqu’au bout de leur vision les fermentations se font spontanément sur levures indigènes. Les élevages sont en moyenne de douze mois, « le temps que les malo, que les vins passent par le repos de l’hiver et la renaissance du printemps pour s’affiner durant l’été et être mis en bouteille lorsqu’ils sont prêts ».
Bien sur aucun collage, ni filtration ni souffre. « Rien que du raisin, du pur jus ! Des interventions a minima pour laisser s’exprimer la nature ». D’ailleurs, depuis le millésime 2021, les vins sont affiliés au Syndicat des vins méthode nature.
Pour en revenir à notre vin de messe (il sera également utilisé pour les messes qui seront célébrées la semaine suivant le 8 décembre) il s’agit d’un assemblage de deux millésimes (2022 et 2023), ce qui en fait un Vin de France.
C’est également un assemblage de plusieurs cépages. Du Chardonnay produit sur une parcelle de 0,5 ha, plantée il y a un peu plus de vingt ans en terroir granitique des Monts de La Madeleine. Auquel sont ajoutés du Grenache blanc et de la Clairette. Ces deux derniers cépages ont été achetés à un domaine du Sud de la France, certifié en Bio et en biodynamie. Régis et Aude-Reine Anouil sont descendus sur place, vendanger à la main pour ensuite remonter le raisin dans la Loire afin de le vinifier au domaine.
Issu de fermentation spontanée sur levures indigènes et d’un élevage en fûts de plusieurs vins, ainsi que dans un œuf en béton, le vin non collé et non filtré a connu un très léger sulfitage à la mise en bouteille (20 mg/l). Opération réalisée au domaine avec bouchon en liège naturel enduit de cire d’abeille.
Titrant 11,5% à la dégustation ce vin blanc est léger, d’une belle fraicheur, sur des notes de pommes acidulées. Son âme un peu rustique peut déranger nous en convenons, mais nous avons cédé à l’originalité, bien avant de connaitre la destinée du breuvage. Et puis ne l’oublions pas, nous sommes ici en Vin de France, Bio, Nature et sans millésime !
Au delà de la messe, ce blanc, dégusté lors du dernier Salon des Vins de La Loire Volcanique qui s’est tenu à Paris fin octobre, a sa place à l’apéritif, mais également pour accompagner des fromages à pâte molle pas trop affinés.
Prix départ cave, 16 euros.