L’Huître de Normandie, l’un des produits emblématiques normands, est désormais officiellement reconnue en Indication géographique protégée (IGP). 

Les Normands et les amateurs d’huîtres qui ont eu l’occasion de déguster ces coquillages exceptionnels ne peuvent qu’approuver la décision prise par la Commission européenne le 24 octobre dernier. A savoir l’enregistrement de l’lGP de l’huitre de Normandie.

Au delà de lui apporter une protection à l’échelle européenne, cette reconnaissance valorise le savoir-faire des ostréiculteurs locaux, qui mettent à profit les particularités du littoral de la Normandie pour produire ce coquillage d’exception.

L’Huître de Normandie est une huître creuse. Sa coquille est dure, de forme régulière, sans partie ébréchée. Le muscle est ferme et maintient la coquille fermée, permettant une bonne conservation de l’Huître de Normandie lors du transport et de la commercialisation. Elle est vendue en bourriche ou au détail, présentée dans sa bourriche d’origine.

L’aire géographique de production de l’Huître de Normandie s’étend sur les communes du littoral normand de 4 départements (Calvados, Eure, Manche, Seine-Maritime), depuis la commune de Granville (50) au sud jusqu’à la commune de Sainte-Marguerite-sur-Mer (76) au nord.

Le littoral normand offre en effet des conditions naturelles propices à l’ostréiculture :
– L’estran, partie du littoral découverte à marée basse, est large et ouvert ; il subit de forts courants marins.
– Les nombreux cours d’eaux des différents bassins versants du territoire, en se déversant dans la mer, apportent les éléments nutritifs qui favorisent le développement du phytoplancton dont se nourrissent les huîtres.

Les ostréiculteurs normands ont, au fil du temps, appris à mettre à profit les conditions parfois difficiles de ce milieu naturel. La production d’huîtres en Normandie était initialement basée sur l’exploitation de gisements naturels. Les huîtres étaient pêchées et stockées sur l’estran dans l’attente de leur expédition. Les Normands ont constaté que les huîtres exposées à l’alternance des marées se conservaient mieux lors du transport car elles restaient fermées, tandis que les huîtres fraîchement pêchées s’ouvraient et mourraient rapidement.

Cette pratique appelée « trompage » s’est alors développée en Normandie. La raréfaction des gisements naturels à la fin du XIXe siècle a conduit au développement des pratiques d’élevage actuelles, tout en conservant le trompage typiquement normand. Le savoir-faire des ostréiculteurs normands se manifeste également dans la manipulation des poches qui contiennent les huîtres, pour les déplacer sur l’estran afin de favoriser la pousse du coquillage et la formation d’une coquille régulière grâce aux forts courants marins de la Manche.

C’est à la fin du mois que les ostréiculteurs normands vont pouvoir mettre en avant cet IGP sur leur production. Les premières bourriches siglées Huîtres de Normandie IGP se retrouveront sur les étals à partir de février prochain.

L’Huitre de Normandie en 2022:

  • 380 concessionnaires
  • Environ 1 200 ha de parcs à huîtres, soit la première région productrice d’huîtres.
  • 25 000 tonnes d’huîtres
  • La Normandie produit 25 % des huîtres françaises