Il existe des lieux qui semblent tout droit sortis d’un rêve.Un rêve où s’entrelacent l’art et l’art de vivre dans une lumière et un paysage idylliques. Le Domaine des Andéols en est l’incarnation.

Les vignes et les oliviers, les abricotiers et les figuiers, les champs de lavande et les cyprès, les villages perchés et les petites villes ombragées, les cigales qui s’enchantent et les lézards qui lézardent…, dans ce temps suspendu des après-midi d’été : le Luberon ou la Provence par excellence, hors des hordes de sa côte. On a beau dire : les Parisiens, qui ont toujours eu bon goût, ne s’y sont pas trompés, en annexant des coins de pays presque oubliés, tels le Perche,l’ile de Ré et, donc, le Luberon : merci les Parigots ! Et merci aussi à Olivier d’avoir sublimé son prénom en cette oliveraie de deux mille arbres où s’épanouit son Domaine des Andéols, fusion parfaite entre l’art, la nature, le bien-être et la gastronomie

Des rêves à la réalité

Olivier ? Pas un Parisien, mais un gars du cru. Metteur en scène d’événementiels planétaires, Olivier Massart a grandi là, à Saint-Saturnin-les-Apt, avant de devenir propriétaire de ses 32 hectares de Provence, dont il a fait l’un des plus enchanteurs sites hôteliers de la région. Chacune de ses maisons indépendantes est un univers, minutieusement pensé, où l’architecture dialogue avec l’art contemporain, où les matériaux bruts côtoient des œuvres rares. Rassemblant des pièces d’artistes majeurs, elles sont issues de la riche collection de Massart l’enchanteur. Un faiseur de rêves… devenant réalité !

Concepteur de spectacles aux horizons illimités de l’imaginaire, cet orfèvre de l’émotion a de longue date fait ses preuves. De son premier défilé expérimental pour Paco Rabanne à celui d’Yves Saint-Laurent en prélude de la finale du Mondial 98 au Stade de France, et du show du centenaire de la Tour Eiffel, autour de 7000 artistes, à celui du Trocadéro où il réunit 1000 mannequins, combien de féeries inouïes inventées par Olivier Massart et son équipe de La Mode en images.

A un tel rêveur rien d’impossible, jusqu’à faire décoller de la Grande Muraille un ballon dirigeable en forme de bouchon de champagne. Dans une narration théâtrale que l’éphémère exalte dans des lieux mythiques, le metteur en scène, après avoir illuminé les podiums du monde entier, a donc sublimé sa Provence natale en donnant vie, avec son épouse Patrizia, elle aussi passionnée d’art et de design, à un projet nourri depuis des lustres : faire de ce domaine familial un lieu où l’esthétique rencontre la nature et le bien-être, où chaque instant devient une œuvre d’art.

Un Luberon sensoriel

Encore un défi réussi… et le plus durable de sa carrière, tant on est là dans ce que l’UNESCO appellerait « un paysage culturel », puisque la Provence s’y décline dans son essence. « Reconnaissez qu’on en prend plein les mirettes. Des lignes d’horizon et des couleurs, on est là dans ce qu’Olivier Massart appelle “une oeuvre d’art à part entière”. Quand on vient chez nous au mois d’août, chaque promenade est une expérience sensorielle : il faut alors cueillir un fruit mûr au détour d’un sentier, respirer les effluves d’herbes aromatiques et de la lavande qu’on récolte », résume Nathalie Pirot, la directrice de l’hôtel, faisant ainsi écho à la sensibilité d’Olivier Massart : « J’admire la façon dont le soleil tombe sur les vignes et collines d’une lueur dorée, avant de me rendre au Bassin des Sculptures pour admirer les jeux de lumières sur les oeuvres d’art disséminées çà et là et qui se fondent parfaitement dans ce paysage provençal ».

Comment, en effet, ne pas s’imprégner là des odeurs et couleurs éclatantes qui inspirent l’art. Un lieu d’apaisement favorable aux résidences artistiques et rencontres entre créateurs : ici l’art n’est pas figé tant il évolue et se nourrit du paysage, de la lumière et des inspirations infinies du domaine, qui se fait aussi gourmand, son chef italien, Vincenzo Regine, jouant du fourneau en mode méditerranéen. Si, le midi, sous l’immense parasol qu’est le platane quatre fois centenaire, l’appétit s’ancre en version pizza-pasta-risotto, le soir place à son répertoire gastro autour de la panoramique fresque Castelbajac.

Un volcan sur table

Pleine de textures et de saveurs, sa cuisine se révèle aussi tout en couleurs, hormis son plat signature, ce singulier « souvenir du volcan » étant un noir hommage à l’Etna, qu’Olivier Massart a gravi. Evocation d’un voyage artistique et émotionnel, où la mémoire, la terre et le feu s’unissent : « Je façonne à la main un volcan en croûte de sel noir, enrichie de charbon végétal pour obtenir une teinte sombre et minérale. Le cratère est creusé et rempli d’herbes sèches de la garrigue du domaine. Le filet de poisson est saisi à la poêle, puis mariné dans une encre de seiche et fini au barbecue au-dessus d’un lit de charbons ardents qui évoque la cuisson naturelle des éléments au contact du feu. Juste avant de servir, nous allumons en salle les herbes séchées dans le cratère du volcan. La combustion lente libère une fumée aromatique qui envahit l’assiette, recréant l’impression d’une éruption en miniature. Le poisson, fumé et délicatement posé au sommet du volcan, semble surgir de cette brume magique. Je l’accompagne d’une onctueuse purée de fenouil au charbon et de fenouils caramélisés. Et en note finale j’ajoute une sauce “soupe de roche” à base de poivrons rouges confits qui rappelle la lave incandescente de l’Etna. »

Plus qu’un plat, une impression. On aura compris qu’aux Andéols, tout relève du tableau. Et alentour aussi, tel le gros bourg de Saint-Saturnin-les-Apt. Adossées au rocher, ses ruelles aux demeures ouvragées se découvrent dans une atmosphère apaisante et une lumière incomparable. On est bien là dans une Provence onirique où l’on peut se remettre en mémoire le pertinent constat du moine saint Jean Climaque : « Pourquoi demander au ciel des bienfaits qu’on n’a pas encore goûtés sur terre. »

Le Domaine des Andéols en images

Domaine des Andéols
84490 Saint-Saturnin-lès-Apt
Tel:04 83 88 33 77