L’ARS a mesuré les teneurs en polluants organiques persistants dans 25 poulaillers domestiques volontaires en Ile de France. Les sols mais aussi  les œufs sont contaminés aux dioxines, furanes et PCB ! Il est donc conseillé de ne pas les consommer ! 

Après une alerte sur la concentration de dioxines dans des œufs issus de poules élevées dans des poulaillers urbains de particuliers situés à proximité de l’incinérateur d’ordures ménagères d’Ivry (91), l’Agence Régionale de Santé a mené une étude régionale des teneurs en polluants organiques persistants dans l’environnement urbain auprès de 25 poulaillers domestiques volontaires (dont 14 situés à proximité des trois principaux incinérateurs de déchets autour de Paris – Ivry-sur-Seine, Issy-Les-Moulineaux, Saint-Ouen – et 11 qui en sont éloignés).

Les premiers résultats mettent en évidence une contamination de l’ensemble des prélèvements de sols et d’œufs par les trois familles de polluants organiques persistants analysées (dioxines, furanes et PCB). Ce qui implique que les polluants sont potentiellement présents dans tout l’environnement urbain, et pas seulement aux abords des incinérateurs.

Parmi les sites analysés, deux présentent des teneurs en PCB dans les œufs de 40 à 50 fois les seuils réglementaires européens pour les œufs commercialisés ! Il s’agit de deux sites éloignés de plus de 3 km de tout incinérateur.

Si le rapport complet de l’étude sera rendu public à la fin du premier semestre 2023, d’ores et déjà « L’Agence préconise donc, dans l’attente de l’analyse définitive, de façon conservatoire et prudentielle, la non-consommation des œufs et des produits animaux de production domestique non contrôlée, sur l’ensemble de la région francilienne », dans un communiqué publié le 19 avril.

L’ARS précise son alerte en rappelant « que la consommation régulière d’aliments contaminés par des dioxines et des PCB entraîne une imprégnation progressive de l’organisme, qui peut avoir des effets sur la santé à long terme, comme une augmentation du risque de cancer, de troubles de la fertilité et de la grossesse, d’effets métaboliques comme le diabète par exemple et des effets perturbateurs endocriniens. Il n’existe aucun traitement pour éliminer ces substances de l’organisme. La principale mesure de prévention consiste à éviter la consommation de produits alimentaires les plus contaminés ».

Nous noterons que cette étude ne concerne pas les productions d’œufs issus d’une filière commerciale, qui font eux l’objet de contrôles prévus réglementairement.

Enfin pour ceux qui cultivent leur fruits et légumes au jardin, élèvent poules et autres lapins, il existe le « Petit guide de l’autoconsommation en toute sécurité » publié par le ministère de la santé et de la prévention. A télécharger gratuitement ici.