Attention, ça chauffe dans les ruches ! Alors que l’UNAF nous faisait annoncer hier une récolte de miel 2025 qui frôlerait les 25 000 tonnes, InterApi, l’interprofession des produits de la ruche, monte au créneau et appelle à la plus grande prudence. Selon eux, ces estimations sorties trop tôt ne tiennent pas la route.

InterApi ne mâche pas ses mots et sort les chiffres pour prouver son point. Chaque année, un syndicat apicole annoncerait des volumes bien en deçà de la réalité :

En 2022 : annonce de 12 000 à 14 000 tonnes… résultat officiel validé par FranceAgrimer ? 31 387 tonnes !
En 2023 : annonce de 20 000 tonnes… chiffre réel : 29 857 tonnes
En 2024 : annonce de 12 000 tonnes… production finale : 21 585 tonnes

Face à ces écarts récurrents, l’interprofession conteste fermement l’estimation de 23 000 à 25 000 tonnes avancée pour 2025. Pour eux, ces chiffres « ne peuvent être que contestés » et risquent de fausser la perception économique du secteur.

Pas question de jouer aux devinettes selon InterApi. L’estimation officielle, celle qui fait référence, sera publiée fin octobre comme chaque année. Et cette fois, elle s’appuiera sur une méthode carrée : collecte de données régionales auprès des apiculteurs, validation scientifique par l’institut de l’élevage (Idele), le tout coordonné par InterApi, l’ITSAP et le réseau ADA France.

La preuve que ça marche ? En 2024, leur estimation de 20 000 tonnes a été confirmée par les chiffres officiels de FranceAgriMer (21 585 tonnes). Pas mal, non ?

Si InterApi refuse de donner des chiffres définitifs, l’interprofession reconnaît que l’année 2025 n’a pas été de tout repos. La sécheresse estivale a frappé fort, notamment en PACA où la lavande a pris un sacré coup. Le tournesol aussi est dans le rouge, avec des rendements à la baisse.

Les miels d’été du Sud et du Sud-Ouest ? Fortement impactés. La faute aux épisodes caniculaires dès la mi-juin qui ont fait de cet été le troisième plus chaud jamais enregistré en France selon Météo-France. Résultat : stress hydrique des plantes, floraison limitée, production en berne.

Avec des disparités régionales aussi marquées, toute estimation précise avant fin octobre serait « hasardeuse », insiste l’interprofession.

Malgré ces difficultés, les Français restent accros au miel : la demande se maintient entre 40 000 et 45 000 tonnes par an. D’après une étude InterApi-CSA de novembre 2024, 74 % des Français en achètent, et les ventes en grande distribution ont même grimpé de 8,7 % au premier semestre 2025 selon Nielsen. Notons au passage qu’aucune baisse des prix n’est attendue à court terme. Pire, certaines variétés pourraient même être difficiles à trouver sur le marché français.

Aujourd’hui InterApi en appelle à la responsabilité des média : stop aux données non validées avant la publication officielle de fin octobre. L’enjeu ? La crédibilité de toute la filière apicole française. 

La question que nous média nous nous posons donc, c’est alors pourquoi publier des chiffres en avance ? A qui profite cette pratique et comment ?