Lieu incontournable de Fécamp, le Palais de la Bénédictine s’est offert un coup de jeune avec un nouvel espace dégustation, une nouvelle boutique et un magnifique bar. L’occasion pour y (re)découvrir la célèbre liqueur et ses variantes ainsi que déguster un bon cocktail.
A Fécamp, le dynamique port morutier de Seine-Maritime n’a presque conservé de cette époque que la charpente de la salle gothique du Palais Bénédictine, réalisée au XIXe siècle par les charpentiers de marine de la ville.
Aujourd’hui la fameuse liqueur revient plus que jamais sur le devant de la scène de la petite ville côtière avec un superbe bar à cocktails et un espace dégustation à la hauteur de cette pépite locale.
C’est en 1863 qu’Alexandre-Prosper-Hubert Le Grand, industriel normand et négociant en vins, crée la liqueur Bénédictine après avoir, selon la légende, retrouvé le manuscrit comportant la recette de l’élixir de santé mis au point par le moine vénitien, Dom Bernardo Vincelli à l’abbaye de Fécamp en 1510.
Pour le plaisir nous ne manquerons pas d’y croire, comme le fait que la recette demeurée secrète est conservée en trois exemplaires, bien cachés en trois lieux différents sur la planète.
Reste que les artisans maitres distillateurs de la maison la connaissent parfaitement et continuent de la produire dans les mêmes alambics en cuivre que ceux installés du temps d’Alexandre Le Grand !
Au-delà de la recette qui compte pas moins de 27 plantes et épices, exotiques ou locales, telles le zeste d’orange, l’angélique, le genièvre, le thym, la coriandre, la mélisse, l’hysope, la fleur de sapin, le citron, la myrrhe, le safran, l’aloès, l’arnica, le thé, la girofle, le macis, la vanille, le miel, les baies rouges, la cannelle et la noix de muscade, le processus de fabrication est très élaboré.
Les ingrédients font par exemple l’objet d’infusions plus où moins longues, de distillations séparées avant d’être réunies en foudres de chêne pour un vieillissement d’environ deux ans dans les caves du Palais de la Bénédictine de Fécamp. Comme depuis toujours. Seul l’embouteillage a été délocalisé et est désormais assuré dans le sud de la France par le groupe Bacardí-Martini, propriétaire de la marque.
Pour s’imprégner de cette perle fécampoise, rien de mieux que de se rendre sur place et faire la visite du fameux Palais néo-gothique et néo-Renaissance, signé de l’architecte Camille Albert.
Construit par Ernest Baron à partir de 1882, il fut inauguré une première fois en 1888 avant d’être quasiment totalement détruit le 12 janvier 1892 dans un gigantesque incendie. Il fut alors reconstruit dans sa forme actuelle et inauguré en 1900 par les enfants d’Alexandre-Prosper Le Grand, décédé 2 ans plus tôt et qui ne connu donc jamais son oeuvre…
Aujourd’hui le Palais abrite un musée pour le moins éclectique qui présente une grande collection d’art des XIVe,XVe et XVIe siècles, de l’art ancien et médiéval ainsi que de l’art religieux (manuscrits, incunables, reliquaires, ivoires sculptés…).
Mais il y est bien entendu aussi question de la liqueur, dont une salle se consacre à son histoire, une autre présente plus de 600 contrefaçons – rançons de la gloire mondiale. Suit la grande salle des épices qui nous emmène à la découverte des notes aromatiques de la liqueur. Puis, un étage plus bas, c’est au tour de la distillerie et des caves de nous plonger cette fois au coeur des effluves de la Bénédictine.
Le bar à cocktails de la Bénédictine
Celle-ci s’offre à la dégustation dans un tout nouvel lieu, qui fut autrefois les quais de déchargement, surplombés d’une grande verrière. Aujourd’hui l’espace est occupé par un très beau bar imaginé par l’architecte Pierre-Cyrille Acquier, où sont accolés d’un côté le superbe espace dégustation et de l’autre la boutique.
La grande nouveauté est que ce lieu, justement baptisé « La Verrière », est ouvert sur la ville et pas seulement réservé aux visiteurs du Palais de la Bénédictine. Les Fécampois et Fécampoises, les touristes de passage, peuvent venir y déguster un cocktail comme le fameux Singapore sling (gin, liqueur de cerises, sirop Demerrara, Angostura bitters, eau gazeuse et bien entendu Bénédictine) ou toutes autres boissons, même chaudes, à accompagner ou pas d’un en cas salé ou sucré telle qu’une madeleine à la liqueur Bénédictine.
Cela dans le magnifique décor du bar central, en marbre noir néro-fossile pour l’allusion à la mer toute proche, en noyer en regard des colombages normands, le tout surplombé par l’immense verrière et son lustre géant, véritable soleil recouvert de feuilles d’or. Autour, des tables du même marbre et un magnifique mur végétal en hommage à la nature qui offre plantes et épices à la recette de la Bénédictine.
A un peu plus de deux heures de Paris, Fécamp, son port, sa plage et son Palais de la Bénédictine sont une sympathique destination de weekend avec l’arrivée des beaux jours. Le Palais est ouvert tous les jours (réservation conseillée) et le bar La Verrière du lundi au jeudi et le dimanche de 10h30 à 20h00, le vendredi et le samedi de 10h30 à 21h30.
Le Palais de la Bénédictine en images
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