Beaumes-de-Venise, le nectar des dieux

Depuis 2005 l’appellation AOP Beaumes-de-Venise fait partie de Cru des Côtes du Rhône. Une consécration pour ces vignerons passionnés qui allient une agriculture raisonnée à l’amour d’un terroir exceptionnel et précieux.

Beaumes-de-Venise tire son nom du vieux français « balmes » qui signifie « grottes » et « Venise », qui n’a rien à voir avec la Sérénissime, du « Comtat Venaissin », le nom de la province.

L’aire géographique est délimitée au nord-est d’Avignon sur quatre communes du Vaucluse : Beaumes-de-Venise, Lafare, La Roque-Alric et Suzette dans le département du Vaucluse.

La vigne est présente à Beaumes-de-Venise depuis l’Antiquité. Après la destruction d’une grosse partie du vignoble par le phylloxéra à la fin du XIXe siècle, le Muscat de Beaumes-de-Venise connaît un nouvel essor au début du XXe siècle et l’AOC Muscat de Beaumes-de-Venise (en blanc et en rouge) fût reconnue en 1943. Il est issu exclusivement du cépage « muscat à petits grains » et se caractérise par la richesse de ses arômes de fruits exotiques, d’agrumes et de fleurs à la puissance aromatique incomparable. 

Aujourd’hui ce cépage de la vallée du Rhône a une réputation internationale et se place aux côtés d’autres prestigieuses appellations, comme le Châteauneuf-du-pape, Vacqueyras ou Gigondas, et est considéré comme l’un des meilleurs au monde.

Au pied des fameuses Dentelles de Montmirail aux formes déchiquetées s’étendent les 560 hectares de vignoble du Beaumes-de-Venise s’étageant entre 100 et 500 m d’altitude. Protégé du mistral, il bénéficie d’un climat méditerranéen chaud où l’ensoleillement y est optimal. 

Caractérisé par la juxtaposition de sols de natures géologiques très différentes (sablo-argilo-calcaire), ces terrasses centenaires ont trois types de terroirs : les terres rouges du Trias, les terres grises du Jurassique et les terres blanches du Crétacé.

La symbiose terroir-cépage offre les conditions idéales à la réalisation d’un Beaumes-de-Venise d’une grande régularité. Les vendanges s’effectuent à la main et les raisins sont triés méticuleusement, ce qui permet d’élaborer un vin spécifique et d’exception.

L’appellation produit des rouges issus majoritairement du grenache noir (50 %) et du syrah (25 %) et le mourvèdre entre autres vient compléter les deux principaux cépages. Le grenache apporte la finesse et la puissance ainsi que des notes de fruits rouges, de réglisse et d’épices. Quant au syrah aux potentiels aromatiques amène des saveurs de fruits rouges et noirs, menthe poivrée, réglisse et café.

Que manger avec un AOC Beaumes-de-Venise Rouge ?

Une cuisine méditerranéenne, foie gras poêlé, plats mijotés, canard, côte de bœuf, volaille en sauce, terrine de chevreuil, fruits rouges, chocolat. (servi entre 14° et 16°).

Que manger avec un AOC Muscat de Beaumes-de-Venise blanc ?

Des mets asiatiques, indiens et épicés, poulet grillé, asperges, roquefort, fourme de Montbrison, gâteau au chocolat, crème brûlée, figues fraîches, melon. Il se déguste aussi à l’apéritif, nature ou en cocktail (servi entre 6° et 10°).

L’appellation se dote d’une bouteille gravée portant un blason symbolisant les quatre communes de production, Beaumes-de-Venise, Lafare, La Roque-Alric et Suzette. Un anneau fait le tour de la bouteille d’une extrémité à l’autre du blason afin d’appuyer « l’alliance » de ces quatre communes.

Un menu dégustation de haute volée

Dernièrement, la rédaction fut invitée à un déjeuner de presse au restaurant d’altitude « La Haut » à Suresnes, organisé par l’appellation Beaumes-de-Venise.

Après une dégustation olfacto-gustative conviviale avec les vignerons de Beaumes-de-Venise, les choses sérieuses pouvaient commencer et passer à table ! 

En amuse-bouche, un saumon mariné, ses petits légumes et sa mayonnaise aux anchois et une gambas croustillante épicée façon Thaï. Le fois gras servi avec un rouge du domaine de la Ligières était élégant. 

Puis vint un œuf reposant sur un jus de viande avec des champignons en persillade agrémenté d’un rouge de la Cave coopérative Rhonea, cuvée La Beaume. Chaperonné d’haricots de Paimpol et de chorizo, le merlu au beurre noisette s’accompagnait d’un rouge de la cuvée « Les Hauts du Domaine Piéblanc ». Tout en fraîcheur et une belle amplitude, le vin rouge de chez Xavier Vignon s’associait à merveille avec la texture et le caractère typé du bœuf Angus. 

Encore un petit effort pour le fromage salé-sucré… la chèvre et le comté s’unissent fort bien avec le Muscat de Beaumes-de-Venise d’une belle longueur en bouche.

Et l’apothéose, la sphère chocolat banane remplie d’un crumble cacao et d’une mousse au chocolat Jivaro, et des fruits exotiques rafraîchissants venaient clore le festin servi avec un Muscat du Domaine des Bernardins 2019 sucré certes mais sans lourdeur.

De l’entrée au dessert, les savoureux accords mets-vins se mariaient divinement bien…et ne dit-on pas que le Beaumes-de-Venise est le nectar des dieux ?