20130804-141613.jpg Ce n’est pas ici dans mes habitudes, mais je vais être désagréable.

En effet, j’hésite souvent à donner des avis négatifs tranchés car je ne me sens pas l’âme d’un donneur de leçons, notamment de cuisine puisque absolument pas cuisinier.

Pour ce qui est des spiritueux par contre, à déguster les meilleurs produits et à côtoyer les meilleurs mixologues, ma culture en matière de cocktail commence à légitimer quelque avis.

Adepte du Cap Ferret depuis plus de 30 années déjà, j’ai connu différents bars, patrons et bartenders sur cette fantastique presqu’île.

L’un de mes préférés, malgré les nombreux changements qu’il a pu connaître (ah, le petit rade de Paulo…), reste Le 44. Y retourner chaque année est un pèlerinage.

Or je ne sais pas si c’est l’année qui veut ça, mais décidément il ne fait pas bon d’être pèlerin en ce moment…

Hier soir, direction ce qui est aujourd’hui un café-concert, souvent sonorisé par le sympathique groupe local Hangar mais aussi par de nombreuses petites formations qui mettent une belle ambiance.

Pour commencer donc un Mojito (bien que ce cocktail ne soit pas un monstre de la mixologie, il reste un hit estival fort appréciable, quand il est bien fait).

Et c’est là que cela commence à faire mal. Un Pulco citron vert et sa soupe de menthe… Il y a du monde, les verres sont produits à l’industrielle, tu te dis que le prochain sera mieux… En plus le groupe présent t’offre un Jumpin’ Jack Flash des familles qui réveille tes souvenirs d’époques où les jolies poupées aux jambes hâlées et ponctuées d’un mini-short sensuellement moulant t’auraient amené à offrir quelques tournées…

Mais bon, les temps ont changé (surtout pour moi…) et pour oublier tout cela il est nécessaire de passer à la Caïpirinha. Et là, à défaut de Caïpi, c’est une Cata ! Le truc t’emporte l’oesophage dans un bain acide de citron vert ! C’en est trop, tu décides de rapporter l’outrage au comptoir…

    • «Désolé, mais c’est absolument imbuvable !»
      «Vous trouvez qu’il n’y a pas assez de rhum ?»
  • Hmmm, ok, là tout est dit. Premièrement, pour info la Caïpirinha ne se fait pas au rhum mais à la cachaça. Secundo je n’ai pas dit que cela manquait d’alcool, mais que c’était imbuvable…

    Eh ouais, comme expliqué précédemment, je n’ai plus vraiment l’âge du binge drinking, et quitte à me mettre une mine, j’ai de très bonnes choses à la maison, en plus cela me coutera pas une blinde…

    Une nouvelle Caïpi revient finalement avec la phrase qui tue «Voilà je ne peux pas mettre moins de citron»… Certes, mais plus de cachaça et sans avoir littéralement passé le citron vert au pilon broyeur, ça par contre ce serait possible…

    En effet, le maniement du pilon doit être doux, modéré, juste pour libérer quelque jus et arômes. Et en aucun cas l’utiliser pour la menthe. Sinon, c’est la soupe…

    A la Bodeguita del Medio à la Havane, à l’époque où le Havana Club n’appartenait pas à Pernod Ricard, le barman froissait les feuilles de menthe entre la paume de ses deux mains comme s’il les roulait subtilement. Puis il les jetait dans le verre où le sucre et le citron avaient été délicatement pilonnés puis Le Havana ajouté. On terminait avec le siphon à Eau de Seltz avant de se laisser aller au plaisir…

    Sans remonter si loin, ni traverser l’Atlantique qui vient lécher le Cap Ferret, il fut un temps où les rhums arrangés et les Mojitos qui faisaient danser les papilles se trouvaient au petit bar sous les pins, au bout des 44 hectares, à côté du club de plongée…