A 3h de Paris, la plus célèbre station balnéaire du Maroc se refait une beauté. Les golfeurs s’y laissent volontiers hâler avec un hiver à 22°.
Quelle brochette ! Des internationaux de rugby Romain Magellan, David Charvet et Christian Califano, à la championne du monde d’athlétisme Muriel Hurtis, et du médaillé d’or de ski nautique Patrice Martin à Laurent Robert, footballeur iconique du PSG, en passant par le médaillé d’or de handball Olivier Girault, le champion du monde de boxe anglaise Souleyman Maye et le Ballon d’or Patrice Mboma, pas moins de 40 sportifs de haut niveau se sont retrouvés à Agadir pour se mettre au vert.
L’essor du golf
Au vert des greens des golfs du Soleil et de l’Océan, où s’est tenu le Tee Break Rolland-Garros, organisé chaque année, depuis trente-quatre ans, en marge du célèbre tournoi tennistique, par Véronique Chaplain, au profit de son association SOS Gazelles. Un événement sportif et caritatif auquel ont déjà participé maintes têtes d’affiche, de Yannick Noah à Marie-José Perec et de Guy Drut à Michel Platini, la marraine de cette édition ayant été la comédienne Michelle Laroque, aussi charmante que motivée par son initiation à ce sport de précision qui faisait dire à Churchill : « Jouer au golf, c’est comme chercher une pilule de quinine dans un pré à vaches. »
Ces médiatiques rencontres golfiques du Tee Break Agadir auront en tout cas permis de mettre en lumière la montée en puissance au Maroc de ce sport qui, introduit par les Britanniques en 1917, reçut la bénédiction royale lorsque le roi Hassan II en devint littéralement accro, le golf s’étant démocratisé dès les années 70, jusqu’à compter aujourd’hui une quarantaine de terrains, de 9 à 45 trous.

Des parcours enchanteurs
Des quatre dont s’enorgueillit Agadir, deux ont été à l’honneur lors de cet évènement, celui de l’Océan ayant ouvert le bal de la petite balle, sur une surface de 92 ha, en bordure de l’Oued Souss, où ont été dessinés trois magnifiques 9 trous : Dune, Désert et Garden, avec vues sur l’océan, la vallée du Souss et le Haut Atlas.
Se fondant lui aussi dans un environnement naturel à couper le souffle, le Golf du Soleil tient de même de l’eldorado avec ses deux parcours de 18 trous qui, entre palmiers, eucalyptus et tamaris, se déploient dans une végétation luxuriante manucurée, les lacs et la douce brise de l’océan apportant une touche de fraîcheur à ce cadre enchanteur.
Un décor à grand spectacle qui fait d’Agadir une destination golfique d’hiver par excellence. Avec 22° en moyenne en janvier, la plus grande station balnéaire du pays a tous les atouts pour un laisser-hâler sur green… ou tout simplement sur plage. Laquelle, membre du club des plus belles baies du monde, s’étire sur 8 km au pied de la colline d’Oufella, connue pour son inscription en lettres géantes de la devise : è Dieu la Patrie le Roi ». Face à ce ruban de sable fin, le front de mer s’anime chaque soir dans l’ambiance populaire de bars et restaurants où l’on sert le poulpe d’en face tout frais pêché.
Le renouveau de l’hôtellerie
On comprend dès lors qu’Agadir, deuxième destination touristique après Marrakech, séduise surtout les Français, qui y représentent 20% des visiteurs étrangers. Ravagée en 15 secondes le 29 février 1960 par un terrifiant séisme qui fit 15 000 victimes, la capitale du Souss-Massa vit d’ailleurs sa seconde renaissance. Tombé en désuétude, le parc d’hôtels-club de sa reconstruction est en effet remplacé par une nouvelle génération d’établissements pour la plupart haut de gamme, tel l’éclatant The View qui, pieds dans le sable, a été relooké à la perfection.
Premier groupe touristique du Maroc, le groupe Tikida s’inscrit dans ce renouveau avec ses cinq hôtels de référence que sont le Tikida Golf Palace (sur le green même), le Riu Tikida Beach, le Riu Tikida Dunas et les Riu Tikida Palace, en formule tout compris, sur les plages d’Agadir et de Taghazout, la très en vogue station voisine, paradis des surfeurs et conçue comme un modèle d’écotourisme où luxe et développement durable se conjuguent sans contradiction.
Horizon 2030
Parallèlement à cette métamorphose hôtelière, c’est aussi celle de la ville et de ses alentours qui se dessine en ces années d’avant. D’avant la 35e Coupe d’Afrique des Nations qui, du 21 décembre au 18 janvier, rassemblera tout le continent footballistique, et surtout d’avant la Coupe du Monde 2030.
Nouveau stade, nouveau palais des congrès, nouveau théâtre et nouvel aéroport à cet horizon : la profonde transformation urbaine en cours devrait rebooster l’attraction de cette région aux « 340 jours de soleil » et nombreux pôles de loisirs, tel le Karting Agadir, dont la piste de 1200 mètres, entre sections rapides et virages techniques, a été conçue pour plaire jusqu’aux plus passionnés. Très classieux aussi, le Royal Tennis Club d’Agadir s’enorgueillit de dix-sept cours, accessibles en matinée sans même avoir réservé.
Au-delà de la ville, à fleur de côte, il faut aussi pérégriner dans le prétendu « plus grand souk d’Afrique » qui, sur 12 ha et avec 3000 commerces, mérite qu’on s’y égare. Il faut y goûter l’huile d’argan, issue de ce petit arbre endémique à la région et sacré par l’Unesco « patrimoine de l’humanité ». A Taghazout, un didactique et passionnant musée de l’arganier le magnifie à merveille.

« Sucré ou pas sucré ? »
En s’éloignant du littoral, combien d’autres lieux d’intérêt, telle la Vallée du Paradis, véritable joyau naturel. A une heure de route, entre montagnes escarpées et palmeraies, ce joyau naturel s’étend le long de l’oued de Tamraght dans les contreforts de l’Atlas. De cascades en piscines naturelles, l’émerveillement est total, les petits restaurants au bord de l’eau ajoutant à l’ambiance de cette oasis encore épargnée des hordes de touristes. On est bien là dans un Maroc de carte postale, authentique… pour de vrai, et à des prix moins chers que ceux de sa rivale Marrakech.
On aura compris qu’à 3h de vol de Paris, le dépaysement est garanti, toujours avec couscous, tajine et cornes de gazelle, mais avec… ou sans sucre. Car la nouveauté au Maroc, c’est qu’avant de vous servir un thé à la menthe, on vous demande désormais : « Sucré ou pas sucré? ». De quoi paraphraser Alphonse Allais : « Tout le sel de la vie dépend… du sucre que l’on y met ! »































