Les restaurants et les cinémas sont ouverts, alors pour qui est sensible à l’art de la cuisine et celui du jeu et de la réalisation, c’est le moment d’aller voir The Chef, avant ou après de s’être fait une bonne table !
The Chef est le second long métrage du réalisateur et acteur Philip Barantini avec dans les rôles principaux : Stephen Graham (excellent surtout en VO !p), Vinette Robinson (au tyop), Ray Panthaki et Jason Flemyng.
Pour planter le décor rien de plus simple, un restaurant bistronomique de Londres, le soir du Magic Friday, le vendredi avant Noël, l’un des jours les plus chargés en restaurant en Grande-Bretagne.
Au piano le Chef étoilé Andy Jones, en pleine séparation et au mental bien ébréché, son associée Carly, battante et fidèle mais qui se demande pourquoi, une brigade et une équipe de salle pour le moins bigarrée, avec du frenchy, du DJ gay, un plongeur plus baba que bosseur, une plongeuse aussi bosseuse qu’enceinte, un rôtisseur cash et bien entendu la gérante « fille de » aussi à sa place qu’un Balladur sur la ligne 13…
On sent qu’on ne va pas s’ennuyer pendant le coup de chaud alors que le resto va être plein à craquer de clients: des allergiques, des futurs mariés, une famille au complet dont certains membres mériteraient que l’on crache dans leur assiette, du critique gastro, du Chef cathodique, et même des influenceurs de haut vol…
La salle est sombre, comme l’ambiance (on est aux antipodes de l’excellent L’aile ou la cuisse) et l’on va se faire le service, dans tous les corps de métiers, pendant 1h30, en salle, en cuisine, en arrière cuisine, aux poubelles… Tout en plan séquence pour être au plus près du ressenti de chacun ! Que du bonheur – façon de parler – que cette immersion aux allures de thriller !
Si on voit le film après le resto on va regretter d’avoir râlé pour l’entrée pas assez assaisonnée, et si à l’inverse on va dîner après, pas sûr que l’on renvoie l’agneau trop rosé à son goût même si on sait que cela se cuit comme cela…
Le film, distribué par Ufo Distribution, est sorti en salles hier. Il a été couronné d’une mention spéciale du jury au Festival de Karlovy Vary, a été projeté en sélection officielle au Festival du film britannique de Dinard, section hors compétition To be or not to be ainsi qu’au Festival du film de Sarlat, section Tour du Monde. On a adoré !