Me voici donc arrivé pour un dîner au Birdie Num Num, posé entre le Parc Monceau et l’Hôtel du Collectionneur Arc de Triomphe.
A peine le pas de porte franchi le décor colle avec ce qu’il en est dit. Ambiance indus, du béton brossé, du bois brut, un éclairage tamisé, une belle bibliothèque en trompe l’oeil, des chaises hautes, des fauteuils club et de jeunes et jolies personnes au service, le tout baigné par une bande son electro-rock-lounge. Jusque là tout est dans le moule.
L’accueil est sympathique, Julie, qui tient la maison, souriante, me propose le cocktail du soir, un Green Gin Peach, qui se laisse tenter. Pas de regret, le mix Curaçao, Gin, jus de pêche est plutôt réussi, c’est frais, fruité, et en ces temps hivernaux cela fait du bien.
Sur la carte qui vient juste de changer le «Petit Camembert rôti au thym» me tente bien en entrée. Il s’agit d’un Gillot (bon choix) qui est apporté parfaitement réalisé. La croute s’est bien tenue, l’intérieur est totalement fondu comme il faut, le thym donne une petite note fraîche qui équilibre l’ensemble.
Heloise qui m’accompagne a quant à elle craqué pour le «Risotto d’automne (crème de cèpes, morilles & pleurotes)». Il est cuit sans faute, les champignons apportent une belle saveur de saison. Ca fonctionne.
Les plats (comme les entrées) sont une invitation au voyage, tous plus ou moins de saison (le fish & chips et le cheesburger sont intemporels…), ils ont une petite touche d’ailleurs, lointain ou pas. Le «Coquelet aux olives façon tajine purée maison» que je choisi en est un bon exemple. Epicée juste ce qu’il faut, la volaille, parfaitement cuite, est toujours présente et les olives apportent une note marocaine pile poil comme il faut, c’est à dire pas trop (sinon on va au resto marocain…). La purée (qui n’est pas mon accompagnement préféré) est une réussite. De bonne tenue, légèrement rehaussée de curcumma (le chef me confiera plus tard l’astuce) elle est bien de pomme de terre !
Ma camarade de soirée s’est quant à elle laissée tenter par le «Parmentier de canard». La purée est toujours bonne, le canard est n’est pas trop sec, pas «mixé» et raisonnablement assaisonné. Une touche de foie gras s’est posé sur l’ensemble. Ce n’est pas celui de Robuchon, mais ça se tient très bien…
Ah, les desserts… Comme jusque là tout s’est parfaitement déroulé, j’hésite à franchir le pas. A part dans les établissements qui s’offrent les services d’un grand chef pâtissier, je suis généralement déçu et c’est pour cette raison que je fais la plupart du temps l’impasse.
Le «Tiramisu au Nutella» a su faire craquer Heloise, la célèbre pâte à tartiner faisant vaciller toutes les femmes selon le chef… Ce dernier est un peu déçu par la tenue (du Tiramisu hein…) et s’en excuse. «Pas assez froid mon fils !» dirait-on pour parodier une vieille pub. Reste que l’ensemble ne manque pas de saveurs gourmandes, avec ce qu’il faut de craquant grâce aux éclats de noisettes saupoudrés sur le dessus.Ainsi se termine une agréable soirée parisienne. Le Birdie Num Num (dont le nom est tirée de la scène du film culte «The Party» où Peter Sellers tente de nourrir un oiseau) est une bonne adresse donc (la salle bien pleine un mercredi soir en est aussi une preuve). Pour le quartier nous dirons que les prix sont corrects (compter 30 à 40 euros).
Le Chef Jean-Luc Lacibes (passé notamment par La Cantine du Faubourg, La société (Costes), L’hôtel Costes, Durand Dupont…) a su concocter une carte sympathique et variée, sans prétention, avec ce qu’il faut de touche personnelle.
Bien sûr on peut y relever quelques défauts. Certains trouveront l’endroit un peu bruyant et sombre, ce qui n’est pas faux, mais bien dans l’esprit voulu. Enfin, notez que je n’ai pas testé la carte des vins (conduite oblige…), ni la terrasse (météo…) qui doit être très agréable l’été. Une autre bonne raison d’y retourner !
- Pour en savoir plus, voir le site du Birdie Num Num
- La carte de novembre 2012 en PDF