Lait bio à la Ferme du ChênotLa malbouffe, les pesticides, les OGM… autant de thèmes qui reviennent dans l’actualité des produits de bouche et qui semblent ouvrir une marche en avant vers les produits plus sains, plus respectueux de la nature.

C’est le cas des produits Bio qui commencent à trouver de plus en plus preneurs. Nous allons nous intéresser ici à l’un d’entre eux, le lait.

Pas de grand discours ni d’étude complète sur le produit, plutôt un témoignage intéressant recueilli au cours d’un déplacement en Mayenne, à Changé, dans la banlieue de Laval.

A 1h30 de Paris en TGV, à environ 5 kilomètres au Nord-Ouest de Laval, la Ferme du Chênot domine la vallée de la Mayenne. A la tête de l’exploitation, Mickael Lepage, même pas la quarantaine, a rejoint l’affaire de ses parents à la fin de ses études supérieures en agronomie et lui a donné un sacré coup de chiffon. Oubliée l’exploitation intensive. Désormais place à l’éco-bio, et ce depuis 2010.

Ici la production est laitière, on y élève des vaches, 50 Brunes des Alpes, pour produire du lait bio, à raison de 300.000 litres par an. Fini les bêtes en étable nourries aux granules. Les vaches du Chênot passent 300 jours par an dans les pâturages. Les mois d’hiver les plus durs elles sont à l’étable à manger le foin récolté par la ferme et mis aussitôt à sécher en grange. Il reste bien vert et surtout conserve bien mieux ses valeurs nutritives. De quoi produire un lait plus riche.

De même sur l’exploitation tout est pensé pour réduire tous les abus en matière de dépenses énergétiques et optimiser l’empreinte écologique. L’autonomie est le cheval de bataille de la ferme.

Celle-ci compte 15km de bocages (haies, ou chênot) et ne cesse d’en développer, plus15 ha de céréales et 80 ha de pâturages. Un bâtiment est couvert de panneaux photovoltaïques pour la fourniture d’électricité. Le séchage du foin en grange évite la mise en ballots et ainsi l’utilisation de film plastique.

A l’inverse l’exploitation veut laisser une empreinte sociale, positive. Si 80% du lait est vendu à Lactalis, le reste est destiné à de la vente à la ferme, auprès des restaurateurs, de magasins spécialisés et autre crémeries de la région, recréant ainsi le tissu social local. De même, la Ferme du Chênot pratique l’accueil de groupes scolaires, organise des visites et des opérations ferme ouverte.

A l’entrée, le Chat «Lait», vend la production laitière (1 euro le litre), les confitures maison (de mûres notamment, récoltées dans les haies plantées par la famille) et des jus de fruits bio d’autres producteurs, du lundi au vendredi de 17h à 19h.

Et n’allez pas croire que Mickael Lepage doit se saigner aux quatre veines pour réussir tout cela. «Nous faisons trois salaires sur l’exploitation et je vis confortablement avec ma femme et mes enfants», rapporte-t-il.

«Et je ne travaille pas 70h par semaine. Les vaches n’ont pas besoin de moi pour paître, je ne dépense pas d’argent et ne perd pas de temps en traitement aux pesticides, mes haies me permettent de faire des confitures tout en participant à la biodiversité et nous offrent du temps en famille lors des cueillettes et le lait bio qui peut être vendu un peu plus cher est donc plus rentable». Tout est dit…

Si vous allez vous promener en Mayenne, ne manquez pas de rendre visite à la famille Lepage. Vous pourrez aussi vous rendre au Lactapôle André Besnier à Laval. Le plus grand musée des métiers du lait est en effet un endroit incroyable.

5.000m2 d’exposition particulièrement bien pensés. Des collections d’outils, de machines, des scénographies pour tout comprendre sur le lait, le fromage, le beurre, les laitages et l’histoire de la Laiterie Besnier au géant mondial Lactalis et de ses prestigieuses marques .